Ce réseau thématique se focalise sur les évolutions des réseaux dans la continuité des travaux entrepris par la communauté scientifique et l’Institut Mines-Télécom dans son ensemble sur les réseaux du futur, l’Internet des objets, l’Internet des services et les évolutions des réseaux IP dont les faiblesses de l’architecture sont maintenant largement reconnues et identifiées (voir les rapports de la commission européenne http://cordis.europa.eu/fp7/ict/programme/challenge1_en.html).
Deux approches s’affrontent, mais s’avèrent plutôt complémentaires, sur les réseaux du futur. La première, évolutionnaire, s’impose la contrainte d’une transition douce de l’Internet actuel vers le Réseau ou l’Internet du Futur. La seconde, révolutionnaire, se donne en revanche la liberté d’explorer de nouveaux paradigmes parfois disruptifs et cherche à refondre ou définir de nouvelles architectures en mesure de s’affranchir des faiblesses identifiées.
Quelque soit la méthode, le contexte d’évolution reste néanmoins le même. Les réseaux sont confrontés à une explosion du nombre d’objets à intégrer dans l’Internet comme les capteurs, les actionneurs et les objets communicants de l’ordre du milliard et à une mobilité généralisée qui ne se limite plus à la mobilité du terminal. L’ensemble des composantes du réseau, y compris les services et les plateformes d’hébergement (ou les environnements d’exécution) peuvent changer au cours d’une session ou du cycle de vie d’un service ou d’une application.
Cette apparition massive de nouveaux dispositifs et la densité croissante des utilisateurs et des données échangées exacerbent les problèmes de passage à l’échelle à tous les niveaux : gestion de la mobilité et des ressources, plan de contrôle intra et inter domaine, sécurité et qualité de service et mise en réseau sensible au contexte et au contenu tout simplement. Cet accroissement exerce une pression supplémentaire sur les performances des systèmes communicants et des plans de gestion à anticiper dans la conception des architectures.
A l’évidence, l’Internet actuel se doit d’évoluer pour répondre à ces exigences et intégrer de nouveaux concepts, principes et paradigmes dont la prise en compte du milieu radio et de ces incertitudes (interférences, dégradations et variabilité). Il doit aussi intégrer en natif la sécurité, la confiance et des possibilités de vérification de la conformité du point de vue qualité de service et accords de services (SLA – pour Service Level Agreement – et contrats). Ces évolutions requièrent de lever des verrous scientifiques et technologiques en matière de protocoles, de coopération entre systèmes hétérogènes et entre couches, de nommage, d’identité, de sécurité et de protection, de performances et d’optimisation incluant efficacité énergétique et plus généralement d’architecture réseau et de lien entre supports, réseaux et applications.